Toi, qu’as-tu fait pour moi ? - Anecdote

Un jour, un jeune noble frivole, le comte de Zinzendorf, quitte le château de Zeist en Hollande, résidence de ses parents, pour se rendre à Paris et Versailles où l’attendent de brillantes réceptions mondaines.
En passant à Düsseldorf, tandis qu’on soigne ses chevaux, le jeune comte va visiter le Musée de peinture. Un tableau surtout retient son attention. C’est le Christ en croix du peintre Steinberg.
Le jeune homme s’arrête. Il contemple le visage douloureux du crucifié. Les souffrances du Sauveur touchent profondément son cœur. Au bas de la toile, le peintre avait inscrit ces mots :

Voilà ce que j’ai fait pour toi,
Toi, qu’as-tu fait pour moi ?

Troublé par ces paroles, le jeune comte demeure pensif. Les instants passent. Le jour baisse. L’heure est venue de fermer le Musée. Le gardien s’approche et touche l’épaule du jeune noble, dont les yeux sont baignés de larmes.
Tournant le dos à Paris, but de son voyage, le comte de Zinzendorf rentre chez lui. Vaincu par la vision du Crucifié, il jette aux pieds du Sauveur sa fortune, sa gloire, ses ambitions, sa vie. Il va devenir le fondateur des Eglises moraves et l’instigateur de ces missions qui, depuis plus de deux siècles, ont porté dans les terres lointaines, le message d’amour et de grâce de l’Agneau Immolé.