Le pardon du fils prodigue - Anecdote

A l’issue d’une réunion du soir, une dame pria le prédicateur de rendre visite à un jeune homme de bonne famille, mais entièrement dévoyé et renié de ses parents.
Dès le matin, le conférencier se rendit à l’adresse indiquée. C’était dans le quartier le plus misérable de Londres. Au haut de l’escalier, dans une pièce mansardée donnant sur la cour, il distingua dans un coin de la chambre, couché sur un amas de paille et respirant à peine, un malheureux jeune homme.

L’évangéliste parla à l’enfant de l’amour du Sauveur. Il lui indique le chemin du pardon et le prévient qu’il va voir son père.
- Non, dit-il, ne faites pas cela. Mon père ne me connaît plus.
- N’importe, j’irai le voir.
Muni de l’adresse du père, l’évangéliste se rend à l’autre extrémité de la grande cité. Il s’arrête devant une superbe résidence. Un laquais en grande livrée l’introduit dans un salon luxueux. Le père apparaît. C’est un homme des plus distingués.
- Je viens vous parler de votre fils Edouard.
- Je n’ai point de fils de ce nom, repris le père en tressaillant. Son nom est rayé. Je ne supporte pas qu’on prononce ce nom devant moi.
- Il est néanmoins votre fils, mais il ne le sera plus longtemps.
- Que dites-vous ? demande le père avec anxiété. Edouard serait-il mourrant ?
- Il est mourrant, et je suis venu vous demander votre pardon.
- Il y a longtemps que je lui aurais donné si seulement il me l’avait demandé. Menez moi vers lui.
La voiture du riche personnage fut bientôt arrivée. Les deux hommes partirent en hâte pour le lointain quartier où le fils se mourait. Le père gravit les escaliers de la pauvre maison et pénétra dans l’obscure chambrette.
- Père, s’écria le jeune homme, mon Père céleste m’a pardonné. Je mourrais heureux si vous me pardonniez aussi.
- Te pardonner ! Il y a longtemps que tu serais pardonné, si seulement tu me l’avais demandé.
Disant cela, il s’approche du pauvre grabat et s’assied à terre auprès du mourant, trop faible pour se soulever. Il prend la tête de son fils pour l’appuyer sur son épaule, et le pauvre enfant s’éteignit dans la double certitude du pardon de son père et du pardon de Dieu.

Dieu est prêt à pardonner à n’importe quel pêcheur qui le lui demande, fut-il le plus vil des pervertis et le plus désespérément dévoyé. Son cœur de Père ne réclame que notre confiance et notre retour à Lui.