L'appel est une réponse de Dieu - Je médite ta Parole

« Ils dirent encore : Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre » (Genèse 11:4).

Plusieurs courants de pensée tentent d'expliquer à partir de ce texte, la dispersion des peuples ou la naissance des langues parlées dans le monde. D'autres ont pensé que Dieu était opposé à une sorte de construction de hautes Tours.

Je pense que ce récit vise un autre but, puisque dès le 10ième chapitre de Genèse, il nous est dit que les peuples sont dispersés selon leurs langues et leurs nations.

Une autre hypothèse est que les hommes auraient construit la tour pour éviter d'être dispersés. Cependant, la Bible encourage le rassemblement et non la dispersion qui est au contraire une malédiction. Genèse 11:9 "C'est pourquoi, on a appelé ce lieu Babel, car c'est là que Dieu confondit le langage de toute la terre".

Babel signifiant en hébreu "confusion", est bien la porte de la confusion, de l'égarement des hommes dans leurs pensées.

 

Le but des hommes de Babel c’était de se donner un NOM ! Cette expression signifie un choix, une élection. Dieu rappelle à Israël, "Je t'appelle par ton nom, tu es à moi" (Esaïe 43:1). Donner un nom en hébreu, c'est prendre possession, choisir. Ainsi, l'homme donne des noms aux animaux, c'est-à-dire qu'il va dominer sur eux. Or, les hommes de Babel ne veulent pas être nommés par Dieu. Ils ne veulent donc pas dépendre de Lui ; ils revendiquent leur autonomie par rapport à Dieu. Leur chef est d'ailleurs Nimrod, nom qui signifie le révolté. Se nommer soi-même, se faire un nom, c'est ne vouloir rendre de comptes qu'à soi-même, ne dépendre de personne, surtout pas de Dieu.

C’est ici donc que se situe le péché des hommes de Babel.

En 2 Samuel 7:9, Dieu dit à David, "Je t'ai fait un nom comme celui des rois de la terre". A l'inverse, les gens de Babel se choisissent un nom : ils s'auto-proclament peuple élu et terre promise.

A cette affirmation, "faisons-nous un nom", Dieu répond en appelant Abraham. Ainsi, les chapitres 11 et 12 de la Genèse sont liés.

Ainsi, au chapitre 12, Dieu dit à Abraham de quitter la Babylonie, "Je rendrai ton nom grand" (Genèse 12:2). C'est l'affirmation de l'élection d'Abraham. Les gens de Babel par contre, se sont choisis eux-mêmes. La Bible toute entière s'oppose à cette auto-proclamation d'un homme ou d'un groupe d'hommes. Non seulement les gens de Babel se "font un nom", mais ils choisissent eux-mêmes un pays promis au lieu d'attendre la révélation de Dieu à ce sujet. Mais Dieu appelle Abraham, son véritable élu, à quitter le pays faussement promis pour aller vers la vraie terre promise. Abraham est alors l'antithèse même des hommes de Babel. Il reçoit de Dieu cet ordre, "Quitte ton pays ...Va vers le pays que je te montrerai...", c'est à dire, "que je choisirai".

Ainsi, le récit de Babel n'appartient pas à la préhistoire de l'humanité, mais le chapitre 11 introduit le 12 qui en est l'antithèse.

Ce sont les deux pôles, négatif et positif, d'une même réalité. Les gens de Babel ont dit, "Nous sommes le peuple élu et notre terre est la terre sainte", mais le chapitre 12 nous révèle quels sont le véritable peuple élu et la véritable terre promise.

 

Notre appel est en tri-partie :

Le chapitre 17 confirme l'élection d'Abraham, en lui disant, "J'établirai mon alliance avec toi !" (Genèse 17:3). Ainsi, Abraham devient non seulement le père du vrai peuple élu, mais aussi le témoin de la vraie foi. Jusqu'à la fin, il y aura ces trois éléments : l'élection, le témoignage rendu à Dieu et la terre promise.

On retrouve cette même pensée en Exode 6:6, "Je vous prendrai pour mon peuple (élection), je serai votre Dieu (témoignage) et je vous donnerai le pays promis à vos pères (la terre)". Il en est de même en Zacharie 7:7 et Ezéchiel 36:22-27.

Dieu nous a appelés (l’élection), Je vous prendrai pour mon peuple , je serai votre Dieu   (c’est le garant de notre témoignage),  et je vous donnerai le pays promis à vos pères (la moisson d’âmes) 


L’épisode de Jacob est très explicite en ce sens.

"Jacob se heurta au lieu", dit littéralement notre texte de Genèse 28:11. Au moment où il va quitter la terre promise pour se rendre en Mésopotamie, Jacob risque de perdre ses repères. Bien qu'il soit dépositaire de l'alliance, il risque de se laisser gagner par l'idolâtrie des gens de Babel. Aussi, le Seigneur, Lui-même, lui donne-t-il une révélation qui l'amène à dire, "La porte du ciel n'est pas en Babylonie où je me rends, mais ici. Babel n'est pas la maison de Dieu, mais c'est Bethel, que je quitte !" Aussi, demande-t-il à Dieu de le ramener au terme de son voyage dans le pays promis.

Dans le songe de Jacob, il est question d'une échelle. Que signifie donc cette échelle, pourquoi une échelle ? Le mot hébreu est Shulan qui signifie escalierétagesdegrés plutôt qu'échelle. En fait, plutôt qu'une échelle telle qu'on la conçoit de nos jours, Jacob voit une tour à étages, autrement dit une ziggourat. Au sommet des ziggourats, les peuples de Mésopotamie construisaient les temples de leurs dieux. Or, la tour de Babel n'était autre qu'une ziggourat : une tour dont le sommet atteignait les cieux, le domaine des dieux.

Dans la religion babylonienne, les ziggourats étaient des temples qui servaient de trait d'union entre le ciel et la terre, et permettaient aux hommes de monter vers les dieux et aux dieux de descendre vers les hommes. C'étaient non seulement "les maisons des dieux" (beth, maison en hébreu, signifie aussi temple) mais aussi "la porte des dieux" : Bab llin = Babylone.

Ce que Dieu veut dire à Jacob par cette vision, c'est que le véritable trait d'union entre le ciel et la terre n'est pas en Babylonie, mais ici, et qu'il ne doit pas s'y méprendre. Aussi, à son réveil, Jacob déclare-t-il, "c'est ici la maison de Dieu et la porte des cieux" (Genèse 28:17). Dieu siège au sommet de cette tour, et les anges, et non les dieux, montent et descendent.

 

Dans cette situation de confusion générale, il fallait que Dieu parle à Jacob directement. De même que les anges de Dieu montent et descendent, Dieu montera et descendra avec Jacob comme avec ses descendants dans tous leurs exils dont Dieu les ramènera toujours. Mais ce n'est pas seulement Jacob qui connaîtra ce destin, mais ses descendants aussi, qui seront dispersés aux quatre vents des cieux, "Tu t'étendras à l'Est, à l'Ouest, au Nord et au Sud", mais à la fin Dieu accomplira la promesse faite à Abraham en Genèse 15 qui reprend à peu près les mêmes termes.

 Il s'agit donc d'un message prophétique donné à Jacob, comprenant des promesses pour lui-même personnellement, mais aussi pour ses descendants. Ainsi, Dieu révèle que ce n'est pas seulement Jacob qui part en exil mais aussi ses descendants. Quitter la terre sainte, c'est descendre ; s'y rendre, c'est monter.  Permettez-moi le parallélisme : Quitter son appel, c’est descendre, et s’attacher à son appel c’est monter. 

Quand après son séjour chez Laban, Jacob "remonte", il rencontre deux troupes, deux "camps d'anges" ; un camp qui descend à sa rencontre pour l'accueillir, un camp qui remonte avec lui et qui l'a gardé dans son exil, comme Dieu le lui avait promis. Jacob reconnaît alors les anges de Bethel qui "montent" et "descendent" et il nomme ce lieu "Mahanaïm" : les deux camps (Genèse 32:2).

 Ainsi, dès le livre de la Genèse, Dieu choisit un peuple et une terre qui sera la terre de la révélation et du salut, et où le plan de Dieu s'accomplira dans le monde, pour le monde entier.

Il est donc vain d'aller chercher ailleurs la vérité.

 "Ne nous laissons pas séduire par les constructions intellectuelles, théologiques ou philosophiques des hommes, aussi splendides soient elle". Le spectaculaire, le consensus ne sont pas des critères de vérité. La vérité ne se trouve que dans la Bible, livre qui fut révélé sur la terre, et par le peuple le plus insignifiant qui soit, mais que Dieu a choisi d'entre tous les peuples, d'entre tous les pays, pour communiquer sa révélation aux hommes de tous les lieux et de tous les temps.