L’aumônier dans l’univers carcéral (2/3) - Découverte

Les Presses Universitaires de France ont confié à Jacques Léauté un Que sais-je ? sur la prison. Le célèbre criminologue échafaude sa réflexion autour de trois axes : la prison d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Il est surprenant de relever que dans les 128 pages consacrées à ce sujet, seul un petit paragraphe en tous petits caractères parle de « l’ultime groupe formé de collaborateurs bénévoles, simplement agréés par l’administration pénitentiaire : visiteurs de prison, délégués des comités d’assistance aux libérés et aumôniers... » Soit à peine deux lignes consacrées à l’aumônier de prison !

Les aumôniers ne sont pas mieux lotis dans le guide du prisonnier, ouvrage bien documenté de l’Observatoire International des Prisons puisqu’ils ont droit à ...trois quarts de page sur les 350 que compte le livre ! Quant au témoignage du Dr Véronique Vasseur, médecin pendant sept ans à la prison de la Santé, elle ne fait allusion aux aumôniers que pour dire : « même des détenus qui ne sont pas croyants vont à la messe car l’aumônier peut leur rendre des services et servir de trait d’union entre eux et leur famille. » Pourquoi un tel “oubli” ? Dans la France laïque, un siècle après la promulgation de la loi de séparation, le religieux est volontiers cantonné au domaine privé.

Cependant, la loi a prévu que des aumôniers interviennent régulièrement dans les prisons et, comble de laïcité, elle verse une vacation à certains d’entre eux...
L’aumônier ne fait pas partie du personnel administratif. Il reste, et c’est sans doute préférable pour le détenu, quelqu’un « du dehors » et non « du dedans ». Il arrive cependant qu’il soit consulté par le directeur de l’établissement en cas de problème grave.

D'après le livre de Marc REY "Le Pasteur et le prisonnier" ISBN 2755000757 éditions Excelcis