Paganini et le stradivarius - Anecdote

Un jour, en 1831, dans une salle de vente, à Londres, on mit aux enchères un vieux violon noir et graisseux. On affirmait qu’il venait de Crémone, qu’il avait 120 ans, et qu’il avait été fabriqué par le fameux Stradivarius.

Le commissaire priseur commença par une guinée et parvint péniblement jusqu’à 10 guinées (200F or), mais il s’arrêta là.
- Voyons messieurs, 10 guinées pour un instrument qui vaut son pesant d’or, qui date de 1700, un vrai, un authentique Stradivarius !
Les efforts du commissaire-priseur semblaient vains, lorsqu’on vit entrer, dans la salle, un personnage vêtu d’un habit de velours.
Attiré comme par un aimant, il s’approcha de la table. Il retire le violon de sa boite, l’examine d’un œil connaisseur. Il prend l’archer. Le silence le plus complet s’établit. Plusieurs personnes le reconnaissent et murmurent le nom magique : Paganini.

Les premières notes font frissonner l’auditoire. Les têtes se découvrent comme dans une église. Beaucoup sont en larmes, puis battent la mesure, comme s’ils allaient danser. Les voici maintenant qui sourient. D’autres rient aux éclats. L’artiste change fréquemment de thème. Voici un air de bataille, et chacun se redresse pour le combat.
Quand il eu fini, Paganini repose le violon dans sa boite, tandis qu’une demi-douzaine de voix s’écrient : 50 guinées ! 60 ! 70 ! 80 ! 90 ! 95 ! Et finalement, aux applaudissements de la foule, le fameux musicien l’obtient pour 100 guinées (2000F).
Le soir, Paganini parut devant la foule immense avec le vieux violon qu’il venait d’acheter. Il en joua de telle sorte que le peuple enthousiasmé voulait le porter en triomphe.

Peut-être, comme le pauvre vieux violon sommes-nous dédaignés des autres et de nous-même ! Mais prenons courage ! Si nous sommes enfants de Dieu, si nous nous livrons à Jésus-Christ, nous verrons qu’Il est le divin artiste qui, s’emparant d’un vieil instrument, peut en tirer une mélodie céleste à la gloire de Dieu.